Montréal manque de…

Lamberto Tassinari
À vous de dire de quoi manque Montréal, après lecture de ce qui suit.

En juin 1988 le magazine ViceVersa consacrait son numéro 24 à la Ville. Le titre était “La ville continue. Villes, vie urbaine et cosmopolitisme au Canada.”
Dans l’ éditorial j’écrivais:  Nous sommes à l’origine de la ville, en elle l’humain est devenu politique. Nous ne pouvons la nier, parce qu’elle a constitué ce que nous sommes. La crise du politique est aujourd’hui crise de la polis: d’un côté ses lois et ses valeurs ont éclaté, de l’autre côté les villes sont devenues métropoles, simultanément, partout identiques. Comme dans Playtime de Jacques Tati, ce qui en reste, c’est un espace organisé de consommation, un conglomérat de services, un univers concentré de compétition et d’indifférence. Alors, comment vivre la ville ? 

Allez voir ce dossier. Dans son article “Montréal manque d’air” Myriame El Yamani débutait comme ça: MONTRÉAL, VILLE-CHAOS, À L’ARCHITECTURE HÉTÉROCLITE ET AU MANQUE DE VISION GLOBALE, OU VILLE COSMOPOLITE, MOUVANTE, ET DONC INSAISISSABLE ? QU’EN PENSENT CERTAINS ARCHITECTES, URBANISTES, DESIGNERS URBAINS, PROMOTEURS ?

Trouvez ici le ViceVersa d’il y a trente ans: https://viceversaonline.ca/wpcontent/uploads/2014/11/1988_No24 et puis lisez ce bel et amer article de Jean-François Nadeau  publié dans Le Devoir le 26 novembre 2018 et réfléchissez au désastre qui s’est consommé et continue de se consommer à Montréal.

Cas d’école

Par Jean-François Nadeau

Le visage composé d’un sérieux parfait, Jacques Parizeau affirma un jour devant moi qu’il était farouchement opposé à la peine de mort. Puis, sans prévenir, il laissa tomber, comme une enclume sur mes pieds : « Sauf pour les architectes. » Satisfait de son effet, un mince sourire aux lèvres, il m’expliqua que le laisser-faire et le manque de planification dans l’univers de la construction au Québec avaient fait un mal sans nom aux villes et aux villages. Force est d’admettre que le temps qui passe ne fait que lui donner davantage raison.https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/542208/cas-d-ecole