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ONE : MY NAME IS

(OU BIEN, DUE : COME HO SALVATO LA VITA A GIUSEPPE)

Giuseppe A. Samonà

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My name is Youssef. (Du moins, c’est ainsi qu’on m’appelle depuis toujours.) J’habite une cabane confortable, au bord de la plage. Chaque matin, un peu avant cinq heures, My name is  Muhammed me réveille, sabah el kheir : nous trottinons jusqu’à la rive, nous remontons nos pantalons, nous pataugeons dans l’eau, nous poussons la petite embarcation, nous entrons dans la mer noire, et il fait presque froid. My name is  shueya shueya, piano piano. Nous naviguons quelque temps, jusqu’à My name is  henâk, là-bas, où…. (Muhammed connaît la mer, il connaît cette mer, il connaît beaucoup de choses) : nous arrêtons le moteur, et nous attendons. La lumière arrive – elle monte par derrière les ombres qui se colorent de My name is akhmar, comme la promesse d’un mystérieux bonheur. La mer en même temps devient rouge. Et voilà que My name is  sham’s apparaît, déjà puissant – il est né il y a longtemps, dans les secrets des rochers, de la terre qui déjà est chaude, de l’air (Extase dans l’extase : puis-je ne pas penser aux temps lointains où, encore plus à l’Est, il y a des milliers de siècles, un peuple métissé et généreux l’adorait comme Shamash, et aussi Utu ?) Notre petite embarcation est si petite CIMG0210 – si grand My name is bereshit qui soudain surgit  face à nous, comme un caprice, et pourtant inexorable… les ombres sont devenues matière, montagnes, et plaines fertiles,  c’est peut-être cela, au commencement (c’est ainsi que la première fois j’ai appris bereshit), quand tout advient soudainement…  c’est peut-être cela qui est petit et nous qui sommes grands, en allongeant le bras, henâk, on peut presque  toucher My name is Saudi, à sa gauche Jordan, et encore plus à gauche, comme pour clore l’horizon, Israil –  à l’arrière (inch’Allah),  Ramses et Moshé nous protègent, nous attendent : My name is Sinai. CIMG0146Pendant un moment le temps s’arrête, My name is Youssef et My name is Muhammed, nous sommes petits et immenses dans l’immense et petit univers,  et sham’s caresse sa peau olivâtre, ses grands yeux, son sourire doux et fier. C’est un Prince, il est jeune, il est beau, je voudrais… mais que dis-je ? yalla (My name is…), le temps reprend son cours, il faut se mettre au travail. Démêler et tirer des mètres et des mètres de fil transparent, enfiler les hameçons et les cacher à l’intérieur de petits morceaux de My name is samak mat, mort, affreusement puant, et puis lancer les fils à l’eau, un fil Muhammed, un fil Youssef,  pour caresser les profondeurs de la mer, de haut en bas, de bas en haut, shueya shueya, et puis yalla, yalla, un coup sec… shit, et merde ! Mais Muhammed sourit : My name is mah fihsh… maalesh, ce n’est rien, allez, encore, shueya, à la recherche d’autres samaka, ou plus précisément aasmak, mais vivants. Oh, je le connais bien ce métier, il est né dans la mer, « moi », Youssef, depuis toujours je sais aller dans l’eau.  Mais quand j’étais plus jeune j’étais plus effronté, moins sensible, ou peut-être je ne pêchais jamais rien… quand le premier My name is samak (qui parfois est  ismak…),  mord à l’hameçon et se débat, Muhammed le libère, le jette au fond de la barque, et puis, comme Yanez (Salgari, lectures italiennes, Les tigres de la Malaisie) il allume une énième cigarette et regarde, nostalgique, l’horizon ; moi, en revanche, je regarde My name is samak (ou ismak, etc.) qui s’agite saute tombe resaute retombe, et je vois je comprends qu’il est en train de se noyer d’étouffer l’air lui manque l’air c’est-à-dire l’eau et il étouffe, et je me sens suffoquer avec lui – mais… Ehi Muhammed, Muhammed, My name is…  je me tords les mains, je m’attrape le cou, je le serre, chicken like, je tire la langue, je voudrais, aiwa, oui, je voudrais, si je ne peux pas le sauver, au moins le tuer, ce bénit maudit samak, je voudrais le tuer pour le sauver de l’étouffement, mais je ne sais pas comment faire, je n’ose pas, je voudrais que ce soit lui, Muhammed, qui le fasse, mais Muhammed me regarde avec un sourire mélancolique, comme si derrière moi il voyait bereshit et l’univers entier… il ne dit rien, mais il allume, comme Yanez, une ennième cigarette   – il  parle seulement quand, après une éternité (quelques minutes en fait, mais de quoi est faite l’éternité ?), après un dernier spasme, plus violent, samak retombe au fond de la petite embarcation pour ne plus bouger; c’est seulement à ce moment-là que Muhammed parle,  il a toujours son sourire mélancolique, il montre samak d’un geste pudique mais regarde au-delà, il regarde l’horizon et dit : mat. Mort. Ainsi, jour après jour, et plusieurs fois par jour, les samak, au fond de la barque, se débattent puis  deviennent mat, et s’ils sont trop petits, souvent mat eux aussi, ils serviront un jour d’appât ; les samak vivants adorent les samak mat. On s’habitue, on n’y pense plus, mais moi, je ne m’y suis pas habitué, je n’y suis pas arrivé – parfois il arrive de pêcher un petit samak, de ceux que…   faut-il les garder? et hop,  à l’eau, même si je ne devrais pas: quelle joie (mais selon quelle logique décide-t-on de le faire ou non? Mystère… je me rappelle une fois, un petit samak, je lui souris et je dis tout doucement: à l’eau? Muhammed, lui aussi, hésite, il est sur le point de le libérer, et finalement non, hop, au fond de la barque… je n’ose pas intervenir, je ne peux quand même pas rejeter à la mer toute la pêche…) ; d’autres fois on ne pêche rien, cela arrive, et c’est une joie aussi, même si elle est plus diffuse et plus angoissée, car à tout moment on pourrait ressentir une secousse : c’est un samak, un bon, et le voilà au fond de la barque à se contorsionner, … Quand j’étais plus jeune, je n’étais pas comme ça, j’étais plus effronté, et je ne pêchais rien. Mais il n’y avait pas Saudi, il n’y avait pas Israil. Il n’y avait pas les fils à démêler, il n’y avait pas Muhammed et nos interminables conversations entre un samak et l’autre– moi qui ne parle pas sa langue, lui qui ne parle la mienne, il ne sait dire que son omnipotent My name is ; c’est de là qu’il part pour nommer le monde, en indiquant (pour l’indiquer) – un peu comme Adam dans le deuxième récit de la création, ou Wittgenstein – c’est vrai ! – dans le Tractatus logico-philosophicus –, et me l’enseigner, à moi qui volontiers l’apprends; ou peut-être, comme quand My name is bereshit, est-ce le monde qui se décompose en ses différentes parties, en ses multiples sentiments , et s’avance ainsi en tendant la main, pour se présenter à travers la voix de Muhammed; ou, mieux, pour naître, comme si cette voix était le verbe,  et nos matins,  l’instant renouvelé de la création: My name is…   Douce victoire d’un panthéisme des justes, je peux écouter le soleil, les pierres, le temps lui-même: dayman (My name is…) – c’est beau de tuer, même si cela me pèse. Même les samak qui se débattent sont beaux- mais c’est terrible, la vie, la mort, l’un oui, l’autre non, on hésite, il suffit d’un instant, et puis le destin, le hasard… Mentre, My name is, ne parlo con Muhammed, per conoscere  insieme all’universo la sua vita, e lui la mia… (I know, I just changed my language, a few words ago… but if you can read Italian, go on, you will understand why.)

Due

Ma la storia è un’altra. (Anche se a ben guardare è la stessa).

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My name is Mahmoud – tutti My name is  sempre Mahmoud, laggiù, o Muhammed – My name is Mahmoud, dicevo, che è un amico di My name is Muhammed, ancora grufola, ma sveglio, avvolto nel suo lenzuolo bianco, sotto il porticato (il suo letto, la sua casa), siamo appena tornati dalla pesca. Ma quello che è ? Ah quello… quello è un amico shalom di Mahmoud che lo ha trovato in mezzo alla strada, dall’altra parte della frontiera, accucciato, e lo ha raccolto, ma poi è dovuto ripartire, e lo ha lasciato là, accanto a Mahmoud che si stava svegliando, toda raba, shoukran, e là è rimasto, sempre accucciato, come tramortito, un mucchietto di ossa. Un piccolo cane.CIMG0276

La giornata comincia, caffé, scherzi. Il piccolo cane non si muove, sempre dorme (dorme ?). Il sole gira, ci tocca, ci spostiamo, e spostiamo il piccolo cane, per depositarlo poco più in là, all’ombra, e sempre non si muove. E’ stanco, e ha caldo (dice Mahmoud). E se fosse malato ? (My name is taa’bân, sokhn, ayyân) Ma ha sete, sete, quando fa così caldo bisogna bere. Due colpi di lingua svogliati, due goccie d’acqua addosso, per rinfrescarlo, e certo, sì, è vivo, ma che fiacca, subito si riaccuccia. È normale, fa caldo, non è normale, è troppo stanco, ed è così piccolo… Forse un po’ di latte, quando son così piccoli. Ma niente, un’annusata svogliata, e via, a dormire (ma veramente ? dorme ?) Ancora scherzi, caffé, altra gente che arriva, e sempre il piccolo cane dorme ( ?) – ma io scherzo più piano, perché sono preoccupato, il cane è così piccolo, sono già affezionato, e se stesse morendo ? e anche Mahmoud e Muhammed sono affezionati, credo, ma loro sono abituati, i pesci, la vita, la morte, non farebbero caso a quella loro, di morte, figuriamoci a quella di un piccolo cane. Poi ecco sulla tavola del cibo, perché sì, fa caldo, ma bisogtna pur mangiare. E Muhammed, per scherzare, allunga un pezzetto di My name is lahma al piccolo cane, e la risata sta per partire (la mia più piano), della carne a un cane così piccolo ! ma il piccolo cane più rapido della risata si avventa e trangugia quasi senza respirare il pezzo di carne, e allora dopo un momento di sospensione, eccola la risata, ma diversa, perché un cane così piccolo mangia così voracemente, e giù altri pezzi di carne, e altre risate, di divertimento e anche di liberazione, perché il piccolo cane mangia, e poi beve, ora con entusiasmo, aveva fame, fame, e mangia, e beve, è vivo. Così piccolo, quel piccolo cane, che sazio, sulle sue gambotte mal ferme, parte a correre, a esplorare, annusare, abbaiare e giocare dietro agli altri tre cani del vicinato, molto più grossi di lui, e devono fare attenzione a non travolgerlo – ed anche si slancia dietro ai rari passanti, lungo la grande strada di terra battuta (il largo sentiero) che separa le case dove si dorme dai bivacchi ombreggiati dove si vive, di fronte al mare, o persino a un grande cammello, sempre abbaiando, scodinzolando di vita gioiosa, gli va quasi sotto le lunghe gambe, mentre quello, e sembra un proverbio, lungo il largo sentiero indifferente passa. E corre, il piccolo cane, parte, riparte, ma sempre ritorna al nostro tavolo – ed è bello allora carezzarlo, e lui puttanella si lascia andare sulla schiena, la panciotta piena e rosa – abbaiando scodinzolando felice : è vivo, vuol vivere. Il piccolo cane è la sua storia, e la sua storia nasce da quel pezzo di carne. E come ogni essere che nasce e vive ha bisogno di un My name is. Yussef, dico (ho bisogno, io, che il suo My name is sia il mio), e tutti accettano battendo le mani. Ed ecco la nuova giornata, Muhammed, Mahmoud, Yussef (l’umano) e Yussef (il cane), che tutti chiamano, e lui corre, perché ha accettato, è d’accordo, è vivo e felice. Ma poi a sera, sorge un piccolo grande problema. My name is Mahmoud mi spiega che My name is Mahmoud (un altro), o forse è Muhammed, comunque sempre un altro (e sempre My name is), costui insomma, molto sensibile alle questioni teologiche, arguisce che quel nome a un cane non è possibile, per via del Profeta di cui, si dice, Yussef era un lontano parente – come fare ? Idea, dico ancora io, sarà la traduzione italiana : è una lingua che a volte mastico, con qualche piacere, e i cui suoni, incomprensibili ai più, non offendono nessuno. Così il piccolo cane è diventato Giuseppe, il che ha anche il vantaggio di non fare confusione con me che, umano, sono appunto Yussef – quando qualcuno ci chiama, non dovremo correre tutti e due. Io del resto al mare preferisco restare seduto, all’ombra, o con un lieve sole che appena filtra attraverso le frasche – così, seduto, senza timore che nessuno mi chiami, resto molte ore, a guardare la commovente vita : il piccolo Giuseppe che correndo parte e riviene. Carezze. CIMG0060

Per sempre ? No, il dramma è in agguato, si consuma imprevisto in due parti, anche se, come capita a volte, solo la seconda rende tale la prima. (Non dirò, per ovvie ragioni narrative, come andò a finire, ma sia pur sottovoce – la parentesi – dirò, perché non posso resistere, che a volte sia pur rare il male può essere sconfitto).

Il giorno dopo tornando dalla pesca: dov’è Giuseppe ? L’abbiamo dato a My name is quello che vende le ciabatte e altre cianfrusaglie poco più in là, gli darà da mangiare lui, qui abbiamo già tre grossi cani. Vado a trovarlo, mi riconosce, corse e carezze – in fondo basta fare due passi, e può farli anche lui, infatti li fa. Ma ecco che il giorno successivo – il terzo, da quando Giuseppe è entrato nella mia vita – tornando dalla pesca Giuseppe non c’è : dorme. A quest’ora ? Così giovane ? (cfr. Totò in Totò Truffa, con il padrone di casa, non c’entra niente ma non posso fare a meno di pensarci ogni volta che pronuncio questa frase – e torniamo a Giuseppe). Non c’è neanche il quarto giorno : ma è sicuro che dorme ? Non proprio, dormiva, poi son passati tre bambinelli, oh che carino, lo possiamo prendere ? certo, e son partiti con Giuseppe alla volta del villaggio. Exit Giuseppe, ma non ti preoccupare starà bene laggiù, con i bambinelli.CIMG0289

Lungo il grande sentiero dove passano cani e cammelli, e poi dune di sabbia, terreni lunari, il villaggio dista un paio d’ore : la curiosità, diciamo, o anche il desiderio di rendere una visita, un dovere di cortesia – in realtà, è un vago e indefinibile senso di inquietudine, un oscuro e tuttavia speranzoso presentimento, a dar prurito alle nostre gambe. (Lo dico subito : il passaggio dall’io al noi – le nostre gambe – non è dovuto a sbadataggine grammaticale, anzi, siamo sempre stati due, sin dall’inizio, a volte persino nel mare, con Muhammed – ma la pesca è storia di uomini soli, raccontata da uomini soli, anche quando pescano le donne, anche se pescano meglio degli uomini…). Polvere e case bianche volentieri diroccate, stradine, donne infoulardate che preparano bozzime, mocciosi, polli e cani che giocano o si affrontano, insieme. E poi, ecco, come un lampo : polveroso, mogio, appena riparato dal feroce shams accanto a un ammasso di pietre lo vediamo. Giuseppe. Ci vede, muove la coda, ci ha riconosciuto, ma appena la muove : è stanco, come il giorno che lo abbiamo conosciuto, e peggio, sembra moralmente abbandonato, avvilito – la vita non è mai stata bella, fa schifo ! Lo prendo in braccio, lo avvolgo, e chiedo a destra e a sinistra : hena ? hena ? qui ? qui ? (My name is ana, io, mio, ma non ricordo nel panico My name is tu, tuo) – nessuno lo vuole, neanche i bambinelli che spuntano da una viuzza, son distratti, il cane va bene per giocare un po’ : ma chi si prenderebbe veramente un’altra bocca da sfamare ?

Così, siam ripartiti con Giuseppe – e arrivando alle nostre capanne, di nuovo My name is Muhhammed gli ha dato acqua e, soprattutto, un pezzo di carne e hop, via, il miracolo, Giuseppe è ripartito, e – My name is men fadl-ak – per favore, per sempre, anche se ci sono già tre grossi cani. E Muhhammed sorride. Va bene.

Questa insomma è la storia di Giuseppe, il piccolo cane giudeo-musulmano, cioè di nuovo la vita, la morte, uno sì, e se un attimo prima, l’altro no, forse, esitando, e poi, il destino, il caso… come mai ? avrebbe potuto morire, anzi no, era praticamente morto, e invece per caso, o meglio My name is inch’allah, l’ho incontrato io, ed è vivo, e di giorno corre esplora e gioca con gli altri tre grossi cani. A lungo mi sono chiesto come mai di notte dormisse nella capanna di Muhammed, e non nella nostra : il pezzo di lahma (My…) che Muhammed per primo gli diede vale più della vita che io gli ho salvato ? O forse sapeva, meglio di noi, che dovevamo partire.

È avvenuto un giorno, senza preavviso. My name is Madame ed io ci siamo lasciati alle spalle il grande sentiero dei cammelli e ci siamo avviati verso la grande strada asfaltata delle macchine. Ci hanno accompagnato sino al limite estremo, là dove la sabbia lambisce il catrame, per poi lasciarci là, prima che arrivasse l’autobus, per poi tornare indietro – senza parlare. Così, in ultimo, mentre si allontanavano insieme, li abbiamo visti di spalle : i tre grossi cani, Mahmoud, Muhammed e Giuseppe. Ed io non so aggiungere altro – tranne di aver pensato che non avevo mai chiesto quale is My name del mare.

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***

Ora / Maintenant

Le due storie, uno e due, stanno qui insieme, a dire di un tempo e di uno spazio armoniosi, alba mai esistita dell’umanità (è nostalgia del futuro), quando appunto i nomi si potevano pronunciare per intero, senza tema di offendere alcuno. Se invece di un racconto – di un ricordo, o di un sogno, je ne sais avessi scritto un saggio, un articolo, avrei cercato di spiegare come quel villaggio, al centro dei confini dell’antico centro del mondo, poi lontana periferia, in cui coabitavano come di nascosto nei lunghi e sonnolenti giorni di ogni giorno, come in un pezzo di eden dimenticato, musulmani, cristiani, ebrei, sia diventato un inferno di fuoco.  CIMG0256

Les deux histoires, un et deux, sont ici ensemble, pour dire un temps et un espace harmonieux, une aube qui n’a jamais eu lieu (nostalgie du futur), quand on pouvait prononcer les noms en entier sans crainte d’offenser personne. Si, au lieu d’un récit, d’un souvenir, ou d’un rêve, je ne sais, j’avais écrit un essai, un article, j’aurais essayé d’expliquer comment ce village, au carrefour des frontières qui délimitent l’ancien centre du monde, devenu lointaine périphérie, où Chrétiens, Juifs et Musulmans cohabitaient, presque en cachette, pendant les longs jours somnolents d’un Eden oublié, a pu devenir un enfer (de feu). En montant dans le bus, au moment de partir, My name is Madame et moi, nous ne savions pas que nous ne reverrions plus ces lieux, ces gens, le petit chien Giuseppe. My name is Madame, c’est Sophie Jankélévitch,  elle a aidé le texte français à prendre forme, elle est aussi l’auteur des photos, et je l’en remercie.

 

 

MARINO

Omar Alexis Ramos

 

Una selva de cristales de cuarzo

devela la materia incandescente de la aurora.

Mi nombre es Ulises.

Tengo la piel encendida con relatos,

mi voz es  astillero donde nacen barcas de mármol

para poblar el mausoleo de los mares.

Photo credit: Angel Mota Berriozábal
Photo credit: Angel Mota Berriozábal

 

 

Camino con la frivolidad del vampiro

para seducir la danza invernal.

Me ato las venas de aquí al infinito,

demoliendo la roca calcárea de los días.

Mientras viajo, mi sangre corre intrépida

entre los monumentos

a las horas vividas

con la esperanza agolpada entre presagios oníricos.

Amo la Perla de un desierto utópico,

única habitante del canto,

donde no hay brisa.

Ni luz.

Sólo caudales de silencio.

 

island

Hugh Hazelton

 

dreamwaves

engulfedenfolded

on summerbed

breaking southernly

on the nightshore

wind lightly rattling

the blinds

from beyond

the whispering stars

swimming through darkwater

darkdarkdarkdarkdarkwater

frog stroke     frog stroke    underwater

and then up ever up to filtering curtained afternoon airlight

sidestroking breaststroking crawling

hhhhhhhooooouuuuuuuuuuuu

wwwwwhhhhhooooooouuuuuuu

hhhhhhhooooouuuuuuuuuuuu

wwwwwhhhhhooooooouuuuuuu

across

the softswells of smoothwater

toward the offshore

island

I’d so oftenseen

off to the north

visited on sunspilt

young days with friendsandcousins

by rowboat

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credit photo: Angel Mota Berriozabal

 

 

but now swimming

water splashing overeyes

sun wavering refracted

through saltdrops

the farthest I’ve everswam

out of the bay

its quietsea

on the outgoing tide

to the cove entrance

where someone is calling

someone who is that someone calling

a voice I know

who is she calling

the woman now or past

from the lastrocks

though no one’s visible

reaching out to me across air and years

was it anothertime

 

diving again

froglike           froglike

deeper into

the waving indistinct

forms of kelpstrands with podheads

feeling them brush against my armslegs

no they’re not wrapping around me

as I used to fear whenachild

I’m just moving through them

like anyfish

yes maybe I can feel their hands though

time to rise for airagain

back to the crystal surface

breathe deeply floating and then

return divingdown

the wrackfaces quavering

calling my name again

why have you left us here

down farther down

down as far as I can go

and still be able

to rise again

why have you abandoned us

we who suffered below

jetisoned our feetandhands chained

into the sargasso seas

listenlistenlistenlisten to us

long sea laments

why was this done to us

airagain airagain airagain

rising the kelp slipping

from along my legs

breathe

 

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Credit photo: Angel Mota Berriozabal

 

backstroking quietly

hills to the left

gesturing to the island

harbour point which I’ve passed

the wind freshening

ocean waves now

seawater drying on my face

and the sun above

through the waterfilm

across my eyes

sun and waterbug backswimmer

like the flat oval insect I found with my sister

scissoring across the depths

the water dark blue now

just being

floating

upon liquid beneath sunair

the crinoids far behind

their fossil stems turned to luckystones

my jellyfish tentacles

propelling forward

toward the rocksand island

where no ambulatory life yet lives

long before legsfeet and lungfish

hopped about in the mud

but covered with hardy plants

grown lush in summer

nothing here needs me

though I need everything around me

humanjelly tentacles sting and wither

whatever they touch

a medusa propelling itself across the seas

and coming ashore to an untrodden garden

with acid arms pumping out neurotoxins

into other lifeforms

 

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Credit photo: Angel Mota Berriozábal

 

tiring

my limbs of stone

Perseus has flown over me

the sun is too hot

turn facedown quiet butterfly

waves calming as the island comes closer

pushing me forward

drifting on them because

I have to have enough force

to get back

the ancient pilings of the old lighthouse pier

rise glistening with algaecovered heads

from the seafloor

covered with fineslime

slippery as the eels that live among

the rocks once thrown down

to hold the structure

collapsed and washed away so long ago

where fishlive now oblivious

to the blind stone eye

of the lighthouse the keeper gone

a century ago coming in now

to the tiny beach flanked by boulders

of a rockscrub island

feet at last touching sand

slipping on rock

 

here I am

alone amid the sunwaves

breathing deep sodeep

lungdeep now after gills

the first fish to walk the land

lie back relaxing

on the heated sand

as long as you want

waiting for the tide to change

and flow to shore again

before making the tripback

if I can

I’m thirsty really thirsty

musthave swallowed toomuch seawater

did they know I left

did I tell anyone I was going

the voice that was calling to me

to come back to those people

still waiting forever waiting

looking seaward from the point

the cove sofaraway now

I’m tired but best to startsoon

now that the tide is running back

and before the offshore wind comes up

and the sun starts to set

perhaps I can closemyeyes justalittle

justabit quietly won’t sleep can’t miss the tide

just for a fewseconds fewseconds just

 

the dreamswimmer hesitates

forever coming up for air

on the bed of darkness

with stars turning swirling over water

 

 

ROMAN FEUILLETON (ch.2) : “RAIN BIRD”

Pour des raisons techniques, j’arrête  aujourd’hui la publication  de ce roman feuilleton sur les pages de ViceVersa. J’invite tous ceux qui veulent  suivre sa publication quotidienne  à se brancher  sur ma page personnelle  de facebook et sur  Fulvio-caccia.com. Bonne lecture.

Fulvio Caccia

2. La visite inopinée du commissaire divisionnaire lui avait scié les jambes. Lui qui s’était fait une joie de rénover la maison pour commencer sa nouvelle vie, regardait maintenant d’un air désolé l’état de son chantier. Les piles de lattes de bois flottant, les feuilles de placo dans la cuisine, le ravalement de la façade externe… les escaliers à terminer. Il se demandait comment il allait finir avant la rentrée. David lui avait bien promis à son retour de lui donner un “coup de main”. Mais pouvait-il vraiment compter sur son fils qui, de surcroît, était à 4 000 km ? Et voilà que ce roman oublié lui rebondissait à la figure par le moins prévisible de ses lecteurs : un policier !

Fox s’écrasa sur le canapé, fixant un point indéfini devant lui. Il resta ainsi un bon moment puis lentement regarda ses mains tachées de peinture : elles tremblaient. Etait-il déjà en train de se comporter comme le coupable idéal ? Il comprit qu’il devait agir.

Sur son bureau trônait l’ordinateur. Il se leva, arracha la housse qui le recouvrait et l’alluma. Ses doigts gourds pianotèrent fébrilement toutes les combinaisons en anglais et en français des mots suivants : fait divers, Septième Ciel, Venice, Californie, drogue. Sur l’écran apparurent une vingtaine de références qui ne lui apprirent rien d’autre que ce que disait la coupure de journal laissée par le commissaire. En Californie, un SDF, sous l’emprise de cette drogue synthétisée depuis quelques années déjà, aurait “dévoré” le visage d’un malheureux congénère au point de le rendre méconnaissable. Fox resta dubitatif sur l’utilisation du terme «dévoration» par les journalistes mais s’inquiéta des propos des autorités qui redoutaient qu’une recrudescence de violence sauvage ne déferle à son tour sur l’Europe.

Quant au meurtre survenu il y a cinq ans, c’était toujours la même brève qu’il avait consultée alors. Un homme de vingt-sept ans avait été trouvé dans une mare de sang, vers 4h30 du matin, mortellement blessé au niveau du cou. L’article se terminait ainsi : ” la brigade criminelle a été chargée de l’enquête”.

ROMAN-FEUILLETON : RAIN BIRD I (Fulvio Caccia)

Chers tous,

Bonne année et tante belle cose ( beaucoup de belles choses!)

le début d’année est un excellent moment pour prendre de bonnes résolutions et offrir des cadeaux. J’ai décidé de vous en offrir un en revisitant un genre passé de mode mais qui peut retrouver des vertus inespérées grâce aux réseaux sociaux : le roman feuilleton. Certes, un réseau social ou un site web n’est pas le lieu idéal pour lire de la fiction – on préfère les chats et les images- mais qui sait ? 

  La proposition est la suivante . Aujourd’hui 4 janvier, je vais publier chaque jour pendant trente-trois jours les trente-trois chapitres d’un  roman inédit qui s’intitule ” Rain Bird”. A Vous de me faire des commentaires et d’ajouter, si ça vous chante, des extensions.

A vos marques…

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Fuir

longer les ruelles, les rues, les boulevards, les pas-de-porte…

Fuir sans répit

C’est mon destin

Fuir

Le ciel au bout de la rue ouvre

sa bouche pour m’avaler.

Je déteste le ciel et ses souterrains

Rester à la surface. M’échapper. Ne pas se faire piéger

Je cours vite, c’est ma chance

J’aurais dû me méfier d’elle

Ne pas rester ici

Avancer toujours

Ne jamais se retourner
Derrière, il y a le passé

Il y a le Jeu et ceux qui ont perdu

Moi, je n’ai pas perdu !

Je vais gagner

Ma vengeance sera cruelle

Je coincerai ceux qui m’ont piégé

Je tendrai un guet-apens encore plus improbable

Je commencerai par la première avec ses faux

airs de Lolita

La fuite, voilà le but, ma seule hygiène de vie maintenant

Chacun pour soi. Run for your life.

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1.

“Mais puisque je vous dis que je n’en sais rien !”

Dans son bleu de travail, Nathanaël Fox peinait à contenir son agacement. Debout devant lui, le commissaire Marleau, la moustache broussailleuse, brandissait un livre à couverture noire et jaune dont plusieurs pages étaient cornées.

  • C’est quand même vous qui avez écrit ça.

  • Oui, mais ce n’est pas moi qui ai tué ce pauvre malheureux !

Nathanaël détourna le regard. Ses lèvres frémissaient de rage. C’était une belle journée de juin. Le commissaire avait fait irruption juste après la pose des tuyaux de la cuisine. Son coup de téléphone de la veille l’avait intrigué. “C’est par rapport à votre roman”, avait-il dit de sa voix enrouée de fumeur de Gitanes. D’abord il avait été intrigué puis ravi que quelqu’un comme lui s’intéresse à son histoire tant d’années après.

Maintenant, sa masse imposante s’érigeait dans la pièce comme la statue du commandeur. Fox remarqua la poussière qui dansait dans les rais de lumière et pensa qu’il devait épousseter sa bibliothèque. A quand remontait son dernier ménage ? Cinq ans peut-être, soit à l’époque où il avait publié ce satané livre.

    • Il n’y a rien à comprendre, ajouta-t-il.

    • Pourquoi ? répliqua le policier.

Il avait croisé les bras. Ses yeux globuleux le fixaient. Il y eut un long silence. Nathanaël essayait de rassembler ses idées. Il savait que tout ce qu’il dirait pouvait se retourner contre lui.

    • Je comprends que cela peut vous paraître bizarre. Mais je ne peux vous fournir aucune explication rationnelle. C’est une simple coïncidence.

Marleau s’était déplacé de côté et le scrutait maintenant avec la curiosité de celui qui observe une mouche se débattre dans une toile d’araignée.

    • Où étiez-vous dans la nuit du 6 au 7 août 2008 ?

    • Je vous l’ai dit ! J’étais en I-ta-lie avec ma femme.

Sa colère gonflait les veines de ses tempes.

    • Quelqu’un vous a prévenu ?

    • C’est une voisine qui s’occupait d’arroser nos plantes durant notre absence.

    • Henriette Bourgeoys?

Fox le regarda, surpris.

    • Oui.

    • Elle vous a téléphoné le jour même?

    • Oui, acquiesça-t-il. Sur mon portable. Son appartement surplombe le parc.

    • Et les circonstances de ce meurtre ne vous ont pas étonné ?

Nathanaël fronça les sourcils.

          • Ce n’était pas un meurtre. Les autorités, alors, ont parlé d’un suicide.

    • Comment le savez-vous ?

    • On me l’a dit. Je ne m’en souviens plus… dit-il, excédé.

    • Vous ne vous souvenez plus ?

Si Fox avait eu des kalachnikovs à la place des yeux, la carcasse du commissaire serait devenue une passoire. Tout en lui le dégoûtait : ses mains grasses, son regard vitreux, sa toux de fumeur, ses dents jaunis par la nicotine, ses ongles rongés jusqu’au sang, son sans-gêne…

Maintenant Marleau s’était assis d’autorité dans son fauteuil de cuir noir et le défiait. Il avait croisé les doigts sur son ventre qui formait une boursouflure sous son veston mal boutonné. Il regarda autour de lui, fouilla sur la petite table basse où Nathanaël avait laissé ses cartes de visite; il en prit une, la lut et grimaça.

        • Il est où votre instrument de torture ?

    • Vous êtes assis dessus! rétorqua Fox.

Marleau faillit bondir du fauteuil comme s’il était assis sur un volcan, mais se ressaisit.

          • Vous n’avez pas répondu à ma dernière question.

    • Dois-je ?

Le commissaire hocha la tête. Fox reprit son souffle.

    • J’y vois deux raisons, finit par répondre Fox. La première, c’est qu’il était de notoriété publique que, la nuit venue, des jeunes faisaient le mur qui alors n’était pas très haut dans ce parc.

    • Et la seconde ? rebondit Marleau.

Sa voix s’était faite suave, exactement comme la veille au téléphone.

    • Eh bien, comment vous dire ? Cela tient à la narration même du roman.

Voyant le regard perplexe du policier, il se concentra.

    • Lorsque vous écrivez une histoire et à fortiori un roman noir, l’éventail des thèmes dont vous disposez est finalement assez réduit : une vingtaine tout au plus. La trahison, l’amour, la mort… De sorte que les possibilités de raconter une histoire s’étant réellement produite augmentent de manière directement proportionnelle.

    • Vous êtes en train de me dire que ce que vous racontez dans votre roman est le fruit du hasard.

    • Non. Je suis en train de vous dire que ce que vous prenez pour de la réalité, et donc comme une vérité, est un effet du romanesque.

Marleau fit la moue et Fox se crut obligé de préciser.

    • Exactement comme les romans qui anticipaient les événements du 11 septembre 2001 avant qu’ils se produisent.

Le policier sembla ne pas prêter attention à ce propos. Les mains dans le dos, il fit quelques pas dans le bureau. C’était la pièce la plus présentable de la maison. Dans les travaux de rénovation, Fox avait tenu à privilégier sa nouvelle profession : il avait commencé à aménager une entrée séparée pour recevoir ses patients.

    • Cela n’explique pas tout, rebondit Marleau.

    • C’est juste, mais permettez-moi de vous faire remarquer que l’histoire que j’ai imaginée ne se déroule pas dans ce parc où les mamans viennent faire jouer leurs bambins mais dans la partie est de la ville ; dans un terrain vague tout près du périph.

    • Je sais ; chez les tagueurs, les petites frappes et les dealers.

Un sourire désabusé apparut sur les lèvres inexistantes de Marleau. Il était sans doute le seul officier de police à avoir lu son roman. De ce fait, il rejoignait la petite cohorte d’initiés qui avaient succombé au “charme vénéneux de ce roman étrange, romanesque et si personnel”, dixit l’unique critique parue dans le Courrier picard.

Fox remarqua ses poches sous les yeux et sa barbe de trois jours. Pourquoi avait-il exhumé cette affaire classée ? Agissait-il de sa propre initiative ou sous les ordres de sa hiérarchie ?

Le malaise de Nathanaël devant le policier ne résultait pas seulement de l’interrogatoire. Ce Marleau était le portrait craché mais en négatif de l’inspecteur rondouillard et débonnaire qu’il avait croqué dans son roman : son interlocuteur ne pouvait pas l’avoir remarqué.

    • Évidemment, je ne crois pas deux secondes à la thèse du suicide. Et vous ?

Fox hocha la tête en essayant de masquer son trouble. Il haussa les épaules.

– Je ne me prononce pas.

– Vous devez avoir votre petite idée, non ?

– Personne n’y a cru vraiment.

Fox se mordit aussitôt les lèvres. Le policier fixait le sol. Un sourire de complicité s’esquissa pour disparaître aussitôt. Il avança vers la grande fenêtre où il pouvait regarder le jardin. Le potager, coincé dans le côté, progressait à qui mieux mieux.

    • Dites donc, il faudrait vous occuper de votre carré de légumes.

    • Je suis pour les légumes libres ! affirma Fox d’un ton las.

Marleau le regarda, perplexe.

    • Que faites-vous pousser ?

    • … des fines herbes, surtout du basilic.

    • Je vois, vous avez bien une trentaine de plants. Pourquoi autant ?

    • C’est la seule espèce qui pousse dans ce jardin. Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas le temps de m’en occuper.

    • Et après que faites-vous ?

    • Je le récolte, j’en fais du pistou et je régale mes amis. Si je ne suis pas en prison, je vous en ferai goûter !

Marleau ne répondit pas. Son visage s’était refermé. Il semblait à nouveau absorbé par ses pensées. Il marcha jusqu’au fond du bureau, les mains dans le dos, et se retourna.

    • À vrai dire, je me fous de savoir si c’est un meurtre ou un suicide. Ce dont je ne me fous pas en revanche, c’est ça !

Le commissaire avait jeté sur la table l’édition de Direct matin de l’avant-veille. Il titrait sur une “importante saisie du Septième Ciel”, la nouvelle drogue cannibale. Fox blêmit.

    • Ça aussi c’était dans votre “roman”, monsieur FOX, lui dit-il en insistant sur son nom. C’est ainsi que vous vous appelez maintenant, n’est-ce pas ?!

Nathanaël plissa des yeux. Le salaud avait déjà fait sa petite enquête sur son compte.

    • J’ai changé de nom lorsque je me suis fait naturaliser. J’ai le droit, dit-il avec fermeté.

    • Vous avez tout à fait le droit, monsieur… FOX.

Puis Marleau le toisa.

    • Vous êtes un curieux personnage, monsieur FOX. De deux choses l’une, ou bien vous êtes un fin renard qui cache ses activités sous une identité de façade ou bien vous êtes un menteur, pire un taré, voire un psychopathe qui s’amuse à décrire ses méfaits avant de les commettre.

Il balança sa carte de visite sur la table basse.

    • Au cas où la mémoire vous reviendrait.

Fox encaissa le coup. Au seuil de la porte, le commissaire se retourna.

– Au fait, prévenez-moi lorsque vous utiliserez mon nom et ma trombine dans votre prochain roman, ça pourrait me vexer.

Il l’entendit descendre l’escalier d’un pas lourd, puis la porte claqua.