Embarracismes, l’ironie pour lutter contre le racisme ordinaire

 Qu’est-ce que l’emEmbarracismesbarracime ?  C’est le racisme  qui s’ignore et que tout un chacun peut pratiquer  à son corps défendant. L’enjeu consistera donc à le dévoiler. Pour retourner les propos, pour ne pas dire la bêtise abyssale de ceux qui le profèrent et les plonger dans l’embarras, rien de tel qu’une petite piqûre d’ironie. C’est le remède du bon docteur Kossi Komma-Ebri, médecin de son état et… écrivain italien, venu en faire une éclatante démonstration le 3 mars dernier à la librairie Saint-Paul  à Paris avec Giovanna-Paola Vergari, sa traductrice .  

Publié par  les éditions Laborintus de Lille et  préfacé par Cécile Kyenge, ex-ministre italien pour l’intégration, ce petit recueil a obtenu un énorme succès  lors de sa publication en Italie il y a dix ans.  On y trouve une soixantaine de situations embarrassantes puisées à même l’expérience personnelle de l’auteur.

Le sourire qui  conclut chacun des courts chapitres, autant de manifestations du flagrant racisme quotidien, c’est le sourire de l’ironie. « Il s’agit de déconstruire les mots par les mots. » Répondre à l’insulte par l’insulte, ne sert qu’à refermer l’embarraciste dans son déni , explique l’auteur  d’origine togolaise. Au contraire le rire fait lumière et permet d’ouvrir un espace où je peux m’introduire. »

Avec une bonne humeur communicative, l’écrivain d’origine togolaise revisite le long chemin des noirs pour  l’émancipation. On retrouve là Fanon, Memmi mais aussi Senghor  et l’éloge de la négritude.  Car il s’agit de retourner le complexe  d’infériorité que le colonisé a fini par imposer en affirmation. « Les gens ne sont pas préparés à la différence, observe le médecin. Pourtant notre  différence, c’est notre unicité. » 

Comment être  différent  tout en étant  égal  aux autres en droit ?  On retrouve l’essentiel du combat pour la diversité culturelle  aujourd’hui.  Cependant, cette reconnaissance  est plus en plus menacée aujourd’hui, admet cet écrivain qui fait partie de l’importante mouvance des écrivains migrants réunis autour de la revue El Ghibli.  Aujourd’hui je ne pourrai plus écrire ce  genre de livre. L’élection de Trump a dédouané le racisme ordinaire et banalisé leurs discours. Que faire ?

Réagir. Refuser la fatalité de cette situation et retrouver la puissance des mots  par l’ironie.  C’est la leçon de ce petit bouquin qui en vaut bien des gros. Une belle initiative pour lutter contre les discriminations dans le cadre ce cette semaine qui lui sera bientôt consacré

Les yeux d’Inana : des femmes contre la guerre

 

Inana

Qui aurait cru que des voix si différentes des extrémismes puissent se faire entendre dans un pays déchiré depuis si longtemps par la guerre et le djihadisme comme l’Irak. C’est pourtant le pari relevé, et avec quelle maestria, par Les yeux d’Inana, l’anthologie des auteures irakiennes établie par Amal Ibrahim-Al-Nusairi et Birgit Svensson et traduit par Antoine Jockey. Ce recueil, publié par l’allemand Hans Schiler, regroupe une vingtaine d’entre elles. C’est inédit en Irak où la première édition en arabe a été rapidement épuisée. Que nous disent ces voix familières se déployant dans un éventail de formes fort diverses allant du bref tableau théâtral à la courte nouvelle en passant par tes les registres poétiques ? Le paysage qui se dessine est certes sous tendu par la violence mais ce n’est pas celle qui nous vient à l’esprit, au premier chef. Car, comme le dit Samarkand al-Djabira, l’une des contributrices, « les femmes écrivent de l’intérieur vers l’extérieur », à la différence des hommes qui font précisément l’inverse. Cette observation bienvenue nous permet de comprendre pourquoi la violence présente dans ces textes est plutôt celle qui est vécue au quotidien à l’intérieur de la famille. Un bel exemple en est donné par al-Djabira elle-me qui rend hommage à « Badriyya ». Cette femme, une voisine de la rue, battue et brûlée vive par son forcené de mari, aura encore le courage de crier à ses enfants, dans les flammes qui la ravagent : «Dites à la hajja’ de verser le parfum sur ma tombe. Car, vivante, je n’ai eu droit à rien. »

Le parfum est un motif qui revient dans la nouvelle de Azhar Ali Hussein mais dans un tout autre registre. L’écrivaine n’hésite pas à se mettre à place d’un homme pour comprendre son désir, son fantasme et finalement sa frustration, combustible de toutes les violences. « Tout ce qui m’occupera l’esprit sera mon désir pour un corps qui se déhanche devant moi avec la malédiction de la féminité interdite ». Une démarche qui n’est pas très éloignée de celle d’une Nancy Huston  ou encore celle d’Isabelle Minière en France. Cette modernité on le retrouve également dans les poèmes de facture plus formelle, presque des maximes de Gharam al-Rabi’i. Écoutez sa voix dans Images des restes d’une mémoire. « Les fenêtres se réjouissent du malheur du vent. Elles ne doivent pas oublier qu’elles sont de verre » ou encore : «Ils essorent la nuit pour les dépouiller des mots arrogants qui s’essoufflent à force de tourner autour des grappes du silence ».

de gauche à droite : Thierry Vergon, Almbassade de France en Irak, Birgit Svensson, , Gharam al-Rabi’i, le traducteur Rasha Fadel et Sylvestre Clancier , président du Pen Club

de gauche à droite : Thierry Vergon, Ambassade de France en Irak, Birgit Svensson, Gharam al-Rabi’i, le traducteur,  Rasha Fadel et Sylvestre Clancier, président du Pen Club  (photo Laurence Paton)

 

Invitée du PEN Club France mardi le 7 mars dernier, elle a plaidé pour que la littérature puisse être le lieu de rassemblement des femmes et des hommes de bonne volonté afin que triomphe l’amour et les valeurs qui lui sont rattachées. Sa consœur Rasha Fadel qui dut s’enfuir de Tikrit quand Daesh a envahi sa ville natale, ne dit pas autre chose. « Ceux qui écrivent ont une responsabilité à l’égard des autres pour éviter que la violence ne s’abatte sur eux » . L’illustre «  histoire d’une nation moderne » de Rihab al-Hindi  qui narre la froide exécution d’un journaliste.

Birgit Svensson, journaliste allemande, a expliqué dans un très bon français, l’origine du projet et le raison pour laquelle le nom d’Inana avait été retenue. Première divinité sumérienne et déesse d’amour et de la guerre, elle était la plus appropriée pour symboliser cette formidable initiative qui a réuni l’Institut Goethe, la fondation Al-Noor, l’Ambassade de France en Irak et l’Institut français. Ce genre de collaboration est un bel exemple de ce que l’Europe peut faire de mieux pour accompagner l’expression de la diversité culturelle, inhérente à toute culture. Tout un symbole en cette journée internationale des droits de la femme.

Tom Shively, “Our Gardener” in Morocco

Patricia Vergeylen 

Tom fled Montreal to pursue his dream of designing princely gardens in Morocco.   His legacy in Montreal are beautiful, unconventional gardens which seem natural wooded areas in the city. He would scan the Laurentian forests to reproduce nature’s pattern in the city . Various houses now in congested Montreal overlook Tom’s creations: miniature Canadian oasis.

Tom – in blue – with Lamberto shaping our backyard

 

 

 

Tom however was never able to obtain a secure living from his work  as his passionate, uncompromising gardening credo would lead to disagreements with his customers as he only liked white flowers! and bitter feuds with fellow landscape architects. A year prior to his departure, Tom had been hired to design a municipal park in a Montreal Suburb. Tom’s original and passionate determination to create a park that would be a tribute to native burial traditions, an unprecedented design for a Montreal public garden led to confrontations with various contractors. His unwillingness to compromise and deal with the contractor’s misgivings led to his dismissal.

In 1992, Tom packed all his wordly goods in a container: science fiction, history and gardening books, a thirty year old collection of National Geographics, recycled objects and old agricultural artifacts, massive stones (sic). He took photographs of all the gardens he had designed, borrowed money from his friends and left to seek fame and fortune in Morocco. His first few years were spent in dire poverty, he was hospitalized twice for malnutrition and his precious container was seized by Moroccan authorities.

Complicated bureaucratic procedures prevented him from retrieving most of his possessions with the exception of a few books. His first landscape architect contracts consisted of tending gardens and animals in exchange for room and board. Moroccan landowners at first were not impressed by Tom’s appearance. That of a disheveled , pot bellied hippy, nor by his credentials, various university degrees, and publications, his numerous theories about soil composition, drainage and lessons in Feng Shui. Study of the forces that links one to his surroundings.

We got mail

Finally after many arduous years, Tom succeeded in doing the work he loved: creating gardens in a luscious land . He was also busily transposing the desert into the cities of Casablanca and Fez.

One of Tom’s gardens in Casablanca

 

His letters and postcards became infrequent and suddenly stopped. One year later we received a phone call from a common friend, informing us that Tom had died.

A few years later I searched the internet for his name..

I found a Tom Shiveley in a small American town, I kept on reading about this Tom Shiveley…then quickly realized he wasn’t our Tom .

Tom returns though every spring with his flowers, he also gave us two birch trees which we nurture and love…. My biggest regret is that he never called us when he was hospitalized…we would have hopped on a plane to be with him.

 

Israel Mota Berriozábal y la frontera entre la naturaleza y la esquizofrenia. Una obra pictórica.

Angel Mota Berriozábal

 

A dieciséis años de su desaparición, resulta arduo recuperar la obra pictórica de Israel Mota. Una obra hecha en el anonimato, en el fuero de una habitación donde lidiaba con la esquizofrenia y en una sociedad violenta y caótica que acabó por tragárselo. Aun así, la labor de rescatar sus pinturas surge como una necesidad de cara al olvido, a los rasgos del tiempo, los que van aniquilando todo lo que se ha hecho. Volver a su arte pictórico en estas breves páginas, es como una labor arqueológica, en donde la memoria y los restos del pasado deben ser sacados de la tierra, de las piedras, tal vez porque no solo veo esto como una necesidad memorial, siendo hermano suyo,  sino sobre todo por lo que considero la necesidad de rescatar el valor artístico de lo que plasmó Israel.

Nació en la Ciudad de México, en 1973. Comenzó a forjar su vida artística en Coyoacán, el barrio de artistas y escritores como Octavio Paz, Diego Rivera y Frida Khalo. Con pocos medios económicos para una carrera que requiere muchos, en 1988 intenta estudiar en el Cuec (Centro universitario de estudios cinematográficos) pero no lo aceptan, por ello enfocó su vocación a estudiar fotografía como modo indirecto de hacer cine. En esos años es testigo y seguidor de exposiciones y eventos organizados en sitios que se volvieron espacios de gestación de todo un movimiento artístico de los años noventa, en la Ciudad de México: (Temístocles 44, La Quiñonera, La Panadería).

 Comienza a fotografiar así los espacios vacíos y tórridos de la urbe, y, a manera de testimonio, a los indígenas que viven en la ciudad así como el entorno cultural (obras de teatro, grupos de rock, bailarines, etc.) de los artistas de aquellos años. Sus grandes influencias fueron sin duda alguna los fotógrafos legendarios de México; Gabriel Figueroa, Tina Modotti y Manuel Álvarez Bravo. Ganó un par de concursos de fotografía a nivel nacional. En este contexto Eugenia Macías Guemán, curadora del Museo de Arte Moderno de la Cd. de México me escribió:

“En el momento en que Israel Mota está comenzando a producir obra y experimentando las herramientas de diversas disciplinas artísticas, en México y principalmente en la capital, están surgiendo distintos espacios de experimentación y difusión de artistas emergentes.
Como antecedentes de estos espacios están la 1ª. Y 2ª. Bienal de La Habana en 1984 y 1986, que se constituyeron espacios de creación de nuevas comunidades artísticas trasnacionales con la participación de importantes personajes artísticos e investigadores como: Ana Mendieta, Luis Camnitzer, Coco Fusco y Gerardo Mosquera entre otros.
Esta nueva dinámica se alimentó con la presencia de extranjeros en la Ciudad de México, nutrido y renovando procesos artísticos y de divulgación como: Juan Francisco Elso, José Bedia, Michael Tracy, Thomas Glassford, Francis Alÿs, Melanie Smith, Ulf Rollof, Eugenia Vargas,  que enriquecieron un panorama conducido hasta entonces por el movimiento de los grupos (Tepito Arte Acá, SUMA) con artistas como Hersúa y Adolfo Patiño, entre otros, que venían trabajando desde la década de 1970 y artistas jóvenes emergentes como: Yoshua Okon, César Martínez, Miguel Calderón, Gabriel Orozco y Teresa Margolles (la obra de esta última está ahora en exposición en el museo de arte contemporáneo de Montreal, con mucho éxito), entre otros.”

Mujer a memorias

 

Cerca del 1993 Israel se inclina al uso excesivo de drogas como la mariguana y el peyote, a raíz de un descalabro amoroso y de los frenos que la sociedad artística de México (en manos de artistas de familias adineradas y de una plutocracia) le impide acceder a los ámbitos más relevantes. De ahí que empieza a demostrar signos de esquizofrenia, originada –afirmaron los médicos− por todas estas circunstancias. Se le internó en un hospital psiquiátrico. Desde esos años, en torno al 1994, Israel desapareció del entorno artístico y, encerrado en su casa  comenzó a pintar, como a escondidas, como necesidad y como uno de los pocos modos de expresar su deseo de hacer arte. Esa es la obra de la que quisiera conversar y mostrar aquí. Una obra que pintó sin que yo o la mayoría de las personas en torno a él supieran de ello. De ahí infiero que jamás pensó en exponer, vender o difundir sus obras, lo hacía como necesidad de vida.

De este modo, es fácil observar que su obra refleja un deseo y necesidad de trasmitir esa lucha entre la serenidad y la enfermedad,  una pugna que se libró en la frontera entre la naturaleza que apacigua y los seres que lo persiguen, como un salto entre imágenes y sensaciones, miedos y astucias con los que tuvo que lidiar hasta su desaparición. Observo así que en sus pinturas aparecen cuatro temas recurrentes; la naturaleza vista desde el microcosmos, la sexualidad, la mitología huichola e hinduista, y las visiones de miedo y de seres fantásticos concebidos desde la enfermedad.

Por lo que respecta  a la naturaleza del microcosmos, Israel pinta con crayola, pastel o acuarela sobre papel o cartón hojas, insectos, mariposas, pero los hace amplios, los dota de vida sobre el papel. Es decir, lo pequeño se vuelve enorme y toma todo el espacio de la hoja en vez de ser una parte efímera o inexistente de la representación de un paisaje o de la narración de un ámbito natural. Hay así una sublimación de lo microscópico, como si su ojo desease retratar lo invisible a nosotros, lo que dejamos de lado en nuestro paso cotidiano y consideramos incluso como molesto; abejas, grillos, moscas. Israel vivifica las hojas, los árboles en su corteza, en la textura de las hojas, como una necesidad casi de transubstanciación en el objeto retratado, como si la mariposa o el ser minúsculo perteneciese a un mundo fantástico al que hay que acceder y que dialoga con nosotros, con el universo.

Mujer mariposa

 

Vemos, por ejemplo, en la pintura “La mujer Mariposa” cómo el insecto tiene rostro, brazos y piernas de mujer. Es un ente cuya representación desea mostrar la creencia de Israel en lo que se esconde en lo aparente; lo aparente a los ojos del paseante. Es una mariposa que puede fungir el rol de diosa o tal vez de nahual, según la tradición huichola, es decir de ser que nos acompaña en el desierto, en el bosque para  nuestra protección o pérdida. Y en imagen contraria, hay otra mariposa, más real a nuestros ojos: “Detalle de una mariposa”, cuyos tonos y figura denotan una especie de ternura, de delicadeza en los trazos, tenue en el color y de ahí que si bien no se da una connotación escatológica huichola, sí la de un ser con extrema relevancia, en su entereza. Lo cual obedece a la filosofía del Bhagavad-Gita, libro muy preciado por Israel. El insecto así, como los demás de su obra se transforma en un todo y el artista y nosotros en el insecto, como Kafka. La obra se vuelve un espejo de nosotros. Cada uno de nosotros puede volver a la forma animal o de insecto, según el hinduismo y los huicholes. Vemos así árboles con vida y seres amorfos o fantásticos dentro de ellos, como un ciclo de vida circular del que somos parte y cadena.

Mariposa

 

 

 

 

 

Esto nos vincula al otro tema de su obra; la feminidad como modo sexual y escatológico de preservar este ciclo y la metamorfosis. Dos obras me llaman la atención a este respecto; “La mujer de agua” y “La mujer y los peces.” Un par de sus pinturas más interesantes, a mi ver. En ellas se ve cómo los peces tienen un roce sexual con las mujeres. En una el pez fecunda el sexo femenino, la mujer que representa el agua y a la vez la mujer fecunda el agua con sus cabellos, al recibir la luz de la luna; un ciclo “cósmico” cuyo valor reside en la delicadeza de los trazos, en el tono sugerido de lo claro a lo oscuro del azul. En la otra, con otro estilo, vemos lo delicado de los peces que abrazan en movimiento los senos de la mujer y cubren su rostro. Un arte en movimiento, y de vuelta a la naturaleza.

Mujer de agua

 

De ahí que recuerde que para Israel, dicho en las múltiples conversaciones que tuve con él, en su enfermedad:

“La naturaleza es lo más sagrado, lo más importante. La ciudad me caga, no es lo mío. Yo quiero vivir entre los cactus, el desierto, los animales, los indígenas donde está la verdad, donde está el poder de Dios.”

la mujer y los peces

 

 

 

 

 

 

Es claro que la naturaleza adquiera a sus ojos la noción de trascendencia, de omnisciencia que rige nuestros sentidos, nuestros pasos y en este caso concreto un  medio de salvación a su esquizofrenia. En la esquizofrenia lo microscópico es el único modo de sobrevivir en el caos y violencia del mundo. De ahí que tal vez, esos seres dentro de  los insectos que pinta, su metamorfosis en insecto, las mujeres agua, es labor de quien huye, escapa y se refugia en otra forma, como las metamorfosis de Ovidio.

Al interior del insecto

 

 

 

 

 

En la obra de Israel se ve claramente también la presencia de entes demoniacos, fruto de su esquizofrenia. Según todo estudio sobre el caso, los esquizofrénicos imaginan seres que los amenazan, los persiguen, oyen voces terribles y gritos. Ejemplo “le grito” de Munch. Israel pinta una serie de personajes muy similares al de Munch, como los de la serie: “los gritos.” Personajes, de diversos colores, que demuestran el pavor que vive un enfermo mental con estas condiciones. Sus cuerpos deformados denotan el deseo de mostrar todo ese complejo nudo de sensaciones que se sufre en las visiones y de un punto de vista artístico y un gran manejo de la forma. Con colores fuertes y exaltados, como las pinturas de Van Gogh, otro esquizofrénico. Una textura que tiene que ver más con los percibido en su consciente e inconsciente que con lo visto a flor de piel.

Serie "Los gritos"

 

Serie "Los gritos"

 

 

 

 

 

 

 

A este respecto, una de sus obras que considero más relevantes es “Guerra”, por la magnificencia de trasposición y yuxtaposición de los colores; rayas en negro y otros tonos. Logra hacer contrastar lo oscuro en una hoja de papel, transparentado los diversos estados del alma, a rayas y formas abstractas, como en el automatismo de Riopelle o de Borduas, en Quebec. GuerraEl inconsciente le juega la broma de acosarlo para hacer una obra de arte, ese mismo inconsciente que le facilita la labor de hacer una obra como “serenidad,” también automatista, pero con otro tono, desde la paz interna, en ese conflicto y frontera que vivió día con día.

 

 

 

Serenidad

Uno de los efectos más interesantes que observo en su obra es la intensidad de los colores y la forma de los seres. Lo cual se acerca mucho al fauvismo de Matisse y Bracque. En donde, recordemos, no importa casi nada la forma verás del objeto o ser retratado sino el color y los tonos de la pintura que reflejen la sensación y lo que ese ser u objeto esconde. Noción que se vincula muy bien al arte huichol. Lo cual no es una coincidencia. Recordemos que el fauvismo  se inspira de las culturas “arcaicas” como las de Oceanía, África, Perú, e incluso de los tejidos coptos del antiguo Egipto para plasmar personajes y paisajes. En los tejidos coptos, por ejemplo, que tanto apreciaba Matisse, notamos la omnipresencia de lo simbólico en la representación de dioses o seres mitológicos, pero confeccionados de una manera casi caricatural, con formas geométricas, desproporcionados y con vivos colores. Lo mismo hace Israel, pero bajo la influencia del arte huichol y del hinduismo. En el fauvismo, el arte no es lo que representa sino lo que puede decir, tal y como la obra de Israel, en el fauvismo los tonos y colores, su intensidad remplazan los efectos naturales de la luz, así como el deseo de producir la ilusión de realidad en la obra.

El vínculo con el fauvismo se confirma si recordamos que André Breton, Antonin Artaud, exponentes vitales del surrealismo, tuvieron una fuerte influencia de Matisse, viajaron a México y se nutrieron del arte indígena mexicano. André Breton mismo dijo alguna vez que “México era el país más surrealista del mundo” y esa influencia la llevó a Francia y Francia influyó a México en las artes. Una retroalimentación. Artaud llevó sus ideas del surrealismo y nuevos conceptos del cine y teatro en su viaje a México del 1936. Y a su vez el arte huichol, el peyote mismo que consumió Israel, y las culturas tarahumaras del México del norte, influyeron en este escritor y artista francés. El cual a su vez impregnó el imaginario de la generación de artistas mexicanos del 36 y posteriormente de Israel. Un vaivén de ideas y nociones artísticas y escatológicas. No olvidemos que Israel se movió en un ámbito artístico de Coyoacán donde la influencia principal era Frida Khalo y su escuela, y Frida Khalo confluyeron en ideas, nociones y debates con Breton y Artaud, amigos suyos.

No es una casualidad que Israel como estudiante de arte, con el manifiesto de Breton en su biblioteca y un libro sobre el surrealismo, Frida Khalo y amigos, tenga una relación estrecha con lo que llamaré un arte mexicano con resonancias “neo fauvismo” y “neo surrealismo.”

Es así que veo la plástica de Israel es, con la esquizofrenia, como un arte neofauvista y neo surrealista con una memoria del miedo; la de los seres que lo persiguen, una memoria de seres fantásticos que lucha en la intensidad de sus colores y formas, la memoria busca el ciclo de la mitología huichola, en la naturaleza, en la sexualidad, ahí donde Israel siempre quiso vivir, y de donde no quiso salir. Donde tal vez murió y de cuyo mundo ahora es parte. Tal y como lo pensó en sus obras. Entró en ese submundo sublimado, entre fronteras de estado del alma, por medio del arte.

 

Addio alle armi?

Il 14 aprile scorso erano cento anni da quando il sottotenente Luigi Tassinari, zio Gigi, ventun anni, aveva scritto questa lettera dal fronte della Grande Guerra a sua madre, mia nonna. Avrei potuto pubblicarla allora ma non ci sono riuscito, mi sembrava osceno celebrare in qualsiasi modo quell’anniversario.

 Ma la guerra continua in Iraq, Siria, Afghanistan e in decine di altri paesi di quello che si chiamava Terzo Mondo. Nel primo dei mondi, negli Stati Uniti di Donald Trump, le spese per la guerra sono appena state aumentate di 54 miliardi raggiungendo la cifra astronomica di 554 miliardi di dollari l’anno.

Credo che questo reportage non giornalistico ma intimo, familiare, vero su un giorno qualsiasi di guerra raccontato da un ragazzo, aiuti a sentire tutta l’assurdità e la stupidità della guerra. Dopo un anno al fronte Luigi comincia, pur senza accorgersene, a liberarsi dalla patria retorica, dalle “belle idee per cui si muore”, dall’esaltazione delle armi.

Lamberto Tassinari

* * * * *

14 Aprile 1916

Carissima mamma

Non avevo scritto niente per non metterli in pensiero, ma ora che tutto è passato posso scrivere.

 

Da vario tempo sapevamo che dovevamo fare un’ azione ed occupare una posizione importantissima, il 10 a sera il comandante di Battaglione riunì i comandanti di compagnia dicendo che la mattina del 12 alle 5 si sarebbe iniziata l’azione. Il giorno 11 andai in ricognizione per vedere il punto dove si sarebbe attaccato. La notte dall’11 al 12 andai di servizio [………..illeggibile] e la mattina alle 2  con la mia compagnia ci portammo a circa 700 m. dalla posizione da occupare ; ci mettemmo nel bosco, il momento era tragico.

Alle 3 la nostra artiglieria cominciò a bombardare con granate incendiarie le trincee, le ridotte ed i ricoveri blindati che si dovevano occupare, il tiro era di una precisione meravigliosa. I pezzi di artiglieria furono portati a un Km dalle trincee nemiche, spararono circa 2000 colpi sconquassando ogni cosa ; quando si credette giunto il momento, lanciammo un razzo e l’artiglieria smise di tirare e il nostro capitano si slanciò avanti gridando « Savoia », ma fatti pochi passi cadde ucciso di colpo da una fucilata in un occhio, aveva 22 anni, seguitammo nello slancio dopo pochi metri il S.tenente Aldo Becatti di Siena cadeva ucciso da fucilate nella testa, contemporaneamente cadeva anche il Redi colpito al petto da una pietra lanciata in aria da una granata, svenne e rimase svenuto per 4 ore, ma fu subito raccolto e trasportato al posto di medicazione ove fu riscontrato che era semplicemente contuso, gli hanno dato qualche giorno di riposo.

Gigi Tassinari nel ritratto a acquerello di un compagno d’armi

Io e gli altri due sottotenenti superstiti seguitammo seguiti e qualche volta sorpassati dai soldati che si comportarono meravigliosamente, giunti a 40 m circa dalle trincee trovammo una linea di reticolato ancora intatta e ci buttammo a terra cercando di abbatterla, intanto le palle fischiavano e molti soldati furono feriti e morti, meno male che il terreno era scabroso e ci potemmo salvare mettendosi al coperto dietro tronchi  d’albero che erano a terra, una mitragliatrice nemica e molti tiratori che erano rimasti nelle trincee facevano un fuoco indiavolato e le palle fischiavano rabbiosamente ; la nostra artiglieria da campagna riprese il suo tiro meraviglioso e fece saltare il ricovero dove era la mitragliatrice, Il reticolato fu abbattuto e ci slanciammo nuovamente all’attacco, i nemici superstiti fuggirono e gli facemmo diverse scariche facendone ruzzolare parecchi e prendemmo parecchi prigionieri, casse di munizioni, fucili, mitragliatrici, i ricoveri erano pieni di cadaveri spezzati dalle nostre artiglierie, era uno spettacolo orrendo, sangue da pertutto ; prendemmo subito misure affinché non venissero al contrattacco e ci mettemmo a lavorare per rafforzare la posizione ; verso le 8 cominciò contro di noi il tiro micidiale dell’artiglieria nemica, erano centinaia di granate che piovevano, si era rincretiniti si sentivano i lamenti dei feriti che facevano rabbrividire, erano in generale ferite orrende, asportazione di arti ecc, io col mio attendente ed altri 5 soldati ero intento a rafforzare un ricovero quando scoppiò dentro una granata da 210 io caddi a terra coperto di sassi e mezzo rimbambito mi alzai subito e vidi uno spettacolo orrendo, due dei soldati erano a terra morti, uno senza testa, 3 erano feriti, il mio attendente gravemente, una scheggia di granata lo passò da parte a parte, lo feci trasportare al posto di medicazione e non ne ho saputo più niente, povero figliolo. Questo lavoro seguitò fino alla sera, mandai un biglietto al maggiore chiedendo il cambio, ed avvertendolo che la posizione era insostenibile, mi rispose di rimanere a qualunque costo e che il cambio non era possibile fino alla mattina del 13, sicché rimanemmo, l’artiglieria ricominciò alle due dopo mezzanotte e fu tremendo, il terreno era battuto metro per metro, le buche fatte dai proiettili erano enormi sassi e terra volavano, era qualcosa di spaventoso ; ebbi la giacchetta passata da una scheggia che non mi ferì ; come dio volle venne la mattina ed alle 7 ci dettero il cambio, dopo un’ ora dal cambio fummo nuovamente chiamati perché quelli che ci avevano sostituito rinculavano non potendo resistere al fuoco di artiglieria, ci recammo nuovamente lassù e rimettemmo le cose a posto, finalmente questa mattina sono venute nuove truppe a darci il cambio e questa volta sul serio ; eravamo sfiniti dalla fame e dal sonno. Probabilmente verremo in Italia per un paio di mesi- scriverò.

Gigi Tassinari, appena arrivato al fronte- 1915

Io sto bene e sono salvo, non so come ! le truppe si sono battute benissimo, Corti è ferito ad una spalla leggermente, il Maggiore ci ha elogiato per la splendida condotta, e veramente abbiamo fatto più del nostro dovere, io non credevo di resistere tanto.

 Ho  i nervi scossi dalla continua spasmodica tensione. State contenti che io sto bene e Redi lo stesso.

Avesse visto questi soldati che sono quasi tutti contrari alla guerra andare alla baionetta ! non uno rimase indietro, i soldati mi vogliono bene. Mi informerò dell’attendente e scriverò alla famiglia.

 Saluti e baci a tutti ed un abbraccio dal

Suo

Luigi che è vivo senza saperselo spiegare.

 Baci a Babbo